Elissa Legault
Elissa Legault
Toujours plus vite
Elissa est tombée dans la course à l’âge de 9 ans. Via le cross-country. « On m’avait proposé de participer à une compétition (2 km), je trouvais ça cool de manquer une journée d’école. L’entraîneur, qui est aussi un ami de ma mère, me voyant peiner pendant les 500 premiers mètres. Il lui a dit que ce n’était pas étonnant, car selon lui, je ne m’étais pas entraînée sérieusement. Comme je suis compétitive, je me suis ressaisie et j’ai terminé troisième ». La glace était brisée.
Pendant environ cinq ans – jusqu’à l’âge de 15 ans –, Elissa s’adonne au triathlon. « J’ai fait deux chutes à vélo, et rouler en peloton m’effrayait un peu, alors j’ai quitté la discipline pour revenir à la course ». Ensuite, les années au cégep ont été plus tranquilles côté sport. « Dès ma première année à l’université, une amie m’a proposé de participer à un demi-marathon, celui du Marathon de Montréal. J’aime relever des défis, alors j’ai accepté de relever celui-ci même si je n’avais jamais couru plus que 3 km en compétition… ».
Elissa a bouclé les 21,1 km en 1:48:15. La jeune athlète est satisfaite. Au fil des ans, elle enfile plusieurs demi-marathons. En 2017, elle décide de faire le grand saut et de se frotter aux 42,195 km que compte un marathon. Elle s’inscrit à celui de Montréal. « Je n’avais pas d’entraîneur alors je me suis procurée le bouquin Courir mieux, de Jean-François Harvey et j’ai suivi à la lettre un programme d’entraînement. Assidue, je crois n’avoir manqué qu’une seule journée! ».
Manque de chance, le marathon – pour des raisons de chaleur – est annulé. « J’étais vraiment prise au dépourvu ». C’est ici qu’entre en scène Claude David, son entraîneur. Ensemble, ils produisent un plan éclair et Elissa s’inscrit à un marathon qui a lieu trois semaines après la date prévue pour celui de Montréal. « Un premier marathon, ça sert à apprivoiser la distance, j’ai franchi le fil d’arrivée en 3:32:42. »
Pendant l’année suivante, Elissa suit scrupuleusement l’entraînement que Claude lui a concocté et termine le marathon du P’tit Train du Nord sous la barre des trois heures (2:59:49), une progression fulgurante. À ce jour, Claude David est toujours l’entraîneur d’Elissa. La coureuse retranche ensuite les minutes à la vitesse de l’éclair. En 2020, au Fast is Fun Marathon de Waterloo, Elissa réalise un temps de 2:39:07.
Elissa aime les parcours rapides. Pas étonnant de la voir fouler le bitume des rues de Berlin. « Je visais 2:35. Je ne faisais pas partie du peloton d’élite, mais au départ, j’étais placée juste derrière les femmes alors j’ai pu m’accrocher à elles. Jusqu’à la mi-parcours, tout allait pour le mieux. Mais vers le 30e kilomètre, j’ai commencé à avoir de sérieux problèmes gastriques, j’ai dû faire un arrêt aux toilettes ». L’athlète termine tant bien que mal l’épreuve avec un (très) honorable chrono de 2:38:13. « J’ai appris de cette épreuve. Depuis, je consulte une nutritionniste! On a tenté de comprendre les causes de ces ennuis, une mauvaise hydratation, trop de caféine avant le départ? ».
À ce jour, Elissa détient le 8e rang au classement québécois de tous les temps au marathon (femmes). C’est toujours la grande Jacqueline Gareau qui figure au premier rang de cette liste (Boston, 18 avril 1983, 2:29:28). On peut facilement deviner qu’Elissa devrait grimper rapidement à ce palmarès dans les années à venir…
SPRINT FINAL
Je cours avec ou sans musique ?
« Parfois oui, parfois non! »
Le mercure doit indiquer quelle température pour me décourager d’aller courir en hiver ?
« Aucune. »
Après un bon entraînement ou une compétition, je me gâte, sans culpabilité avec quel plat ?
« Après un marathon, je ne refuse pas un burger! »
Il m’arrive de courir sur un tapis-roulant ?
« Oui, seulement en hiver, pour des entraînements spécifiques et pour m’éviter des blessures en courant sur une surface glissante. »
L’événement de course auquel je souhaite participer ?
« Le marathon de Boston, mais je me le garde pour plus tard, quand l’envie de performer sera moins présente et que j’aurai le loisir d’en apprécier l’ambiance. »
Un(e) coureur(euse) qui m’inspire.
« Molly Seidel. »
En un mot, quel type de coureur suis-je ?
« Motivée! »