Guy Sauvageau
Guy Sauvageau
Bougie d’allumage: Terry Fox
Beneva est fière de présenter des coureuses et coureurs exceptionnels qui se distinguent par leurs passions, leurs engagements et par leur amour de la course à pied. Laissez leur histoire vous inspirer…
Lorsque je joins le docteur Guy Sauvageau au téléphone, j’entends en arrière-fond comme un bruit de feuilles qu’on froisse, je me dis qu’il est sûrement au bureau et qu’il farfouille dans ses documents. Je me trompe. « Je suis avec Pablo, mon chien, on fait une promenade sur le sentier Mestachibo (Saint-Ferréol-les-Neiges). » C’est le crissement du bruit des feuilles sous leurs pas que j’entends.
Chercheur fondateur de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie de l’Université de Montréal (IRIC) et professeur à la faculté de médecine à l’Université de Montréal, le docteur Sauvageau a un horaire chargé. « Je ne suis pas souvent à la maison, je travaille souvent tard. » Bien que son travail le passionne, il a besoin de bouger et de prendre l’air. « Courir (ou rouler à vélo) selon l’état de mes genoux, c’est une religion, et j’y suis fidèle, je la pratique tous les matins. »
« Mon père qui aura bientôt 90 ans m’a dit un jour que si j’ai réussi à garder un tel rythme de travail toute ma vie c’est parce que j’ai gardé la forme, lui-même pratique toujours la marche rapide. J’ai longtemps trouvé ça saugrenu, avec du recul, je me rends compte qu’il avait raison. »
Cette passion pour la course à pied (et le vélo) remonte à il y a longtemps « Quand exactement, je l’ignore mais assurément avant d’avoir atteint l’âge de 20 ans. » En revanche, il a un souvenir très précis du moment où il a su qu’il allait devenir chercheur de la lutte contre le cancer. « C’est en 1980, j’ai vu Terry Fox à la télévision, j’ai été très ému et je me suis dit que, plus tard, je trouverais un remède contre ce fléau. » Pour la petite histoire, rappelons que notre docteur a, en 2014, découvert, une molécule pouvant augmenter le succès du traitement des cancers du sang avec des cellules souches. Rien de moins.
« Lorsque je suis en ville, je cours dans les sentiers du mont Royal, à la campagne c’est dans le sentier Mestachibo, toujours avec Pablo. Dans les deux cas, les dénivelés sont importants, mes pulsations cardiaques sont souvent très (trop) élevées, je frôle les 180, beaucoup trop haut pour mon âge! Faudrait que j’apprenne à ralentir la cadence.»
« Je me rends compte aussi de l’importance que peut avoir la course à pied dans la réhabilitation d’un patient atteint du cancer. Je pense à un de mes patients. Atteint d’un cancer de la moelle osseuse, diagnostiqué à un âge relativement jeune, il est passé à travers la chimiothérapie, l’immunothérapie et deux greffes de cellules souches. La course a fait partie de son rétablissement. Avant ce cancer, c’était un solide coureur de marathon, il l’est toujours. Il m’invite parfois à le suivre dans ces runs. Je suis incapable de le suivre. »
SPRINT FINAL
Je cours avec ou sans musique? « Sans. »
Le mercure doit indiquer quelle température pour me décourager d’aller courir en hiver? «–60 °C.»
Après un bon entraînement ou une compétition, je me gâte, sans culpabilité, avec quel plat? « Mon petit-déjeuner »
Il m’arrive de courir sur un tapis roulant? « Non »
Un(e) coureur(euse) qui m’inspire « Usain Bolt »