Céline Daigle
Céline Daigle
Célébrer la vie à chaque foulée
Céline s’est mise à courir à la fin de la quarantaine. Asthmatique depuis de nombreuses années, elle était active, mais sans plus. « Du moment où j’ai commencé à utiliser une pompe, ça m’a donné des ailes, la médicamentation pour les gens souffrant d’asthme s’est grandement améliorée. » Elle joint un club de course et commence à participer à des événements, 5 km, 10 km, 21,1 km… jusqu’au marathon. « Mon premier, ça a été celui de Montréal, j’en garde un très bon souvenir. »
En plus de multiples demi-marathons, notre coureuse a foulé le bitume de plusieurs villes reconnues pour leur marathon: Ottawa, Chicago, Boston…
Céline a travaillé de nombreuses années à La Capitale, bien avant que cette dernière fusionne avec SSQ pour donner naissance à Beneva, partenaire en titre du Marathon Beneva de Montréal. « Je suis à la retraite depuis tout récemment, j’étais une femme occupée, une professionnelle et j’ai élevé quatre enfants, il fallait que j’arrive à insérer mes entraînements dans un agenda déjà bien rempli. Les adolescents, on le sait, ça se lève tard. Le week-end, j’allais m’entraîner à l’aurore, lorsque les enfants se levaient, ils n’avaient aucune idée que leur mère venait de parcourir 20 km, qu’elle s’était recouchée et levée de nouveau. Ils pensaient que je venais tout juste de sauter du lit, comme eux.»
« Courir m’a amenée à être une meilleure maman, une meilleure amie, une meilleure employée. C’est gratifiant, ça rehausse l’estime de soi. À l’époque, le marathon de Montréal se terminait dans le stade, j’avais l’impression de participer aux Jeux olympiques. »
En 2013, alors qu’elle participe au demi-marathon d’Ottawa, Céline ressent quelques malaises, mais ne s’en fait pas pour autant. Quelques mois plus tard, elle participe à un marathon, où là, encore une fois, des symptômes viennent un peu gâcher le plaisir.
En 2015, le verdict tombe: cancer de l’ovaire. « C’est comme une gifle en plein visage, je me sentais à l’abri de ça, j’étais en pleine forme, ce type de cancer est mortel. »
Suivent six mois de soins: chirurgie, chimiothérapie préventive. Une épreuve qu’elle n’a pas choisie, mais qu’elle affronte avec courage et détermination, comme dans un marathon.
« Alors que je traversais cette épreuve, je me suis rappelé une phrase que Dean Bergeron avait prononcée il y a fort longtemps et dont je me suis toujours souvenue. Dean était un joueur de hockey, il est devenu paraplégique à 18 ans à la suite d’un grave accident lors d’un entraînement. Il a dit: “j’ai commencé à être heureux et je me suis remis au sport lorsque j’ai cessé de me répéter: pourquoi ça m’est arrivé à moi, et que je me suis questionné sur ce que je devais faire dorénavant” »
Il est devenu un athlète paralympique d’exception, triple médaillé aux Jeux paralympiques de Pékin en 2008 (deux médailles d’or et une de bronze).
« Je me suis ensuite remise à courir, mais comme une débutante: marche-course-marche-course. Repartir à zéro. Je n’ai pas couru de marathon depuis, mais je participe à au moins un demi-marathon par année. À chaque course, à chaque foulée, je célèbre la vie. »
Les plans de Céline pour le Marathon Beneva de Montréal? « Si j’arrive à bien m’entraîner et que les blessures m’épargnent, je crois bien me retrouver au fil de départ en septembre.»
SPRINT FINAL
Je cours avec ou sans musique?
« Sans. »
Le mercure doit indiquer quelle température pour me décourager d’aller courir en hiver?
«Je cours à toutes les températures.»
Après un bon entraînement ou une compétition, je me gâte, sans culpabilité, avec quel plat?
« Des chips, des frites et de la bière. »
Il m’arrive de courir sur un tapis roulant?
« Oui, les journées de verglas.»
Un(e) coureur(euse) qui m’inspire
« Dean Bergeron. »
Un film inspirant portant sur la course.
«Les Chariots de feu, de Hugh Hudson.»
L’événement de course auquel je souhaite participer?
« New York.»
En un mot, quel type de coureuse suis-je?
« Contemplative.»