Benjamin Raymond - Transmettre la passion pour la course

Écrit par : Patrice Francoeur/10 janvier 2022/Catégories : Facultatif, Portrait

Benjamin est catégorique : «Il faut allumer la flamme des enfants dès leur plus jeune âge ». Flamme olympique? «Oh, que non! Je ne suis pas un développeur d’athlètes élites. Ma mission : donner le goût du sport aux jeunes afin qu’ils développent plus tard de saines habitudes de vie.»

Enseignant en éducation physique au Collège Beaubois, Benjamin a créé un club d’athlétisme pour les élèves du primaire et du secondaire. «Ça ne fait pas partie d’un programme sport-études, ce sont des activités parascolaires. La pandémie nous a mis sur pause pendant 18 mois, pas facile pour nos jeunes.»

Benjamin n’a pas trente ans, mais il note une nette différence entre la réalité qu’il a vécue alors qu’il était tout petit par celle vécue par les jeunes qui fréquentent son établissement scolaire.

«Oui, on jouait aux jeux vidéo, mais pour de courtes périodes, on sortait ensuite pour jouer avec les amis. Aujourd’hui, les divertissements à l’écran sont plus nombreux, les jeunes sont plus collés à l’écran que la génération qui les précède. Autre triste réalité : les jeunes ont pris du poids. La pandémie n’a pas aidé.»

D’où l’importance de les inciter rapidement à faire des activités physiques, à leur rythme, sans les brusquer. «Je pense à l’un de mes élèves, qui, lors des cours d’éducation physique, répétait inlassablement qu’il n’était pas bon, qu’il n’avait aucun don pour les sports. C’est ici que mon rôle de “motivateur” entre en jeu. Le jeune a finalement rejoint les rangs du club d’athlétisme, il a peu à peu progressé, mais il a surtout pris goût à l’activité physique. Il a commencé par courir 1 km, puis a graduellement augmenté les distances. Il a depuis quitté le Collège, il termine son secondaire dans un autre établissement et il est demeuré actif, ça me réjouit au plus haut point.»

Est-ce que Benjamin est le seul artisan de ce succès? «Bien sûr que non. Je ne peux y arriver sans l’aide des parents. L’enfant doit aussi bouger à l’extérieur du milieu scolaire, c’est ici que les parents doivent prendre la relève. Les parents de cet élève ont aussi contribué, ils ont intégré des activités physiques dans leur quotidien. C’est ce que prône Pierre Lavoie depuis plusieurs années, et ça fonctionne.»

Parallèlement à sa carrière d’enseignant et d’entraîneur, Benjamin est aussi coureur élite. Sportif depuis son enfance, il a, entre autres, joué au soccer et fait du patin artistique. Mais c’est l’athlétisme qui a toutefois gagné son cœur. Il a longuement été coureur sur piste et il court son premier marathon à l’âge de 28 ans.

Sa feuille de route est saisissante. Pour les amateurs de statistiques, les chiffres ont de quoi impressionner. En voici quelques-uns :

Route
Trials of Miles Project 13.1 (New York, 2021): 1 h 05 min 16 s (demi-marathon)
Fast is Fun Marathon (Waterloo, Ontario, 2020): 2 h 24 min 34 s (premier marathon à vie)
Indianapolis Monumental Marathon 2021 : 2 h 21 min 06 s (marathon)
Marathon de Montréal 2019: 1 h 11 min 07 s (demi-marathon, 2e place)

Piste
800 mètres : 1:51.99
1500 mètres : 3:49.31
5000 mètres : 14:23.38
10 000 mètres : 30:12.87

Ses plans pour le Marathon Beneva de Montréal? «Pas cette année malheureusement.» Benjamin a un agenda bien garni, outre le Marathon de Chicago auquel il est inscrit, l’enseignant-athlète est en bonne posture afin d’être sélectionné sur l’équipe du Québec aux IXᵉˢ Jeux de la Francophonie de 2021 qui se tiendront en République démocratique du Congo, du 19 au 28 août 2022 à Kinshasa.

Benjamin, nous (et tous tes élèves) aurons les yeux rivés sur notre écran pour assister à tes performances. On ira ensuite jouer dehors. Promis.