Anne-Marie Comeau
Anne-Marie Comeau
Quand la course prend le dessus
Beneva est fière de présenter des coureuses et coureurs exceptionnels qui se distinguent par leurs passions, leurs engagements et par leur amour de la course à pied. Laissez leur histoire vous inspirer…
Anne-Marie Comeau est la première femme à avoir franchi le fil d’arrivée du 21,1 km au Marathon de Montréal en 2018 avec un temps de 1:14:46. Du coup, elle enregistre le meilleur temps pour une Québécoise au demi-marathon en plus de 30 ans. Toujours en 2018, elle participe aux Jeux olympiques de Pyeongchang en ski de fond. Parallèlement à ces exploits, elle poursuit des études universitaires en pratique comptable. Tout ça à 25 ans.
« Je viens d’une famille de sportifs, mes parents pratiquent plusieurs sports, ma mère surtout! J’ai commencé le ski de fond à l’âge de huit ans. De fil en aiguille, j’ai progressé pour finalement faire partie de l’équipe nationale de ski de fond, malheureusement une blessure à l’épaule m’a mise sur la touche pour quelques mois, j’en ai profité pour me remettre sérieusement à la course, un sport que j’affectionne tout autant que le ski. »
Revirement de situation. En novembre 2017, sur un coup de tête, elle décide de tenter sa chance aux qualifications olympiques canadiennes qui se tiennent au mont Sainte-Anne. On connaît la suite, elle obtient sa place et se rend en Corée du Sud pour vivre son rêve olympique. « Ça a été une expérience formidable. » C’est un long chapitre qui se termine pour la jeune athlète qui décide de se consacrer exclusivement à la course à pied. « Je continue de pratiquer le ski de fond et une foule d’autres sports, mais mon focus est désormais sur la course. »
En 2018, elle décide d’accrocher définitivement ses skis. « J’ai réalisé que j’étais moins heureuse à devoir me concentrer sur une seule discipline, et ce, dans un cadre très rigide. J’ai senti que je devais faire un choix entre le ski de fond et la course. Et ça a été déchirant ».
« Déjà à Pyeongchang, je me projetais aux Jeux olympiques d’été… en course. Je rêve d’y courir le marathon, (le demi-marathon n’est pas une épreuve olympique) ça m’habite depuis que je suis toute petite. Je sais que les étapes à franchir sont nombreuses et difficiles. Les temps sont forts! J’ai quatre ans pour y parvenir, j’y mettrai l’effort. » Et que réserve 2022 pour Anne-Marie? « En janvier, je me rends à Houston pour participer au marathon. Ensuite, j’ai plusieurs demi-marathons à l’agenda, des 10 km aussi. Je prévois un second marathon en septembre. »
« Je ne suis pas le genre de fille à me glorifier, mais intérieurement je ressens une grande fierté d’avoir poursuivi mes études universitaires, tout en m’entraînant aussi sérieusement. À Pyeongchang, mes coéquipiers étaient fort étonnés de me voir étudier entre deux compétitions. »
« J’ai pratiqué le vélo de montagne et je me rappelle toute l’admiration que je vouais à Marie-Hélène Prémont, qui, bien avant moi, performait dans sa discipline tout en terminant ses études universitaires, c’est clair que ça a eu une influence sur moi. » Est-elle consciente que ce soit elle, désormais, qui soit un modèle pour bien des jeunes filles sportives? « Oui. Je le vois dans leurs yeux. Je le lis dans leurs messages sur les réseaux sociaux. Je suis consciente que je peux être un “modèle”, ça me touche. »
Est-ce qu’on peut espérer voir Anne-Marie au fil de départ du Marathon Beneva de Montréal en septembre prochain? « C’est sûr! En plus, ma mère vient tout juste de m’annoncer qu’elle venait de s’inscrire! »
Une famille de sportifs, vous dites?
Une bonne nouvelle de toute dernière heure. Le 20 novembre dernier, Anne-Marie prenait part au championnat canadien de cross-country qui se tenait sur les plaines d’Abraham à Québec. Elle a parcouru les 8 km en un temps de 28:43, terminant au 4e rang. L’Université Laval remporte ainsi le titre national en équipe, et ce, à la fois chez les femmes et les hommes. Un doublé historique.
SPRINT FINAL
Je cours avec ou sans musique? « Sans. »
Le mercure doit indiquer quelle température pour me décourager d’aller courir en hiver? «–25 °C.»
Après un bon entraînement ou une compétition, je me gâte, sans culpabilité, avec quel plat? « Un bon dessert. »
Il m’arrive de courir sur un tapis roulant? « Oui. »
Un(e) coureur(euse) qui m’inspire « Courtney Dauwalter. »
L’événement de course auquel je souhaite participer? « Le Marathon de New York. »
En un mot, quel type de coureuse suis-je? « Passionnée. »