Marcel Gagnon
Marcel Gagnon
Vivre avec passion
Dès le début de notre entretien téléphonique, Marcel m’annonce qu’il soigne une autre blessure : déchirure complète du quadriceps droit. Je lui dis alors que je croyais que c’était celui de gauche. «Non, le gauche c’était en 2017», me répond-il.
À 58 ans, Marcel réalise à quel point il a été dur avec son corps. Et ça relève de l’euphémisme.
En 1986, alors qu’il étudie en technique policière, lors d’un test d’évaluation physique, on lui détecte un souffle au cœur, il est écarté d’emblée. Dur coup. «Je rêvais de travailler pour la SQ». Fin d’un chapitre.
Souffle au cœur ou pas, Marcel a tout fait. Il a lancé. Il a sauté. Il a couru. Dès son jeune âge, il s’intéresse à l’athlétisme, d’abord en lancer, suivront les sauts pour finalement se donner corps et âme à la course. Passion qu’il ne l’a jamais quitté. Spécialiste du 1 500 mètres, le jeune athlète tente sa chance au marathon. «C’était celui de Montréal, en mai 1982, il a fait 35 °C. Passer de 1 500 mètres à 42,2 km, j’ai trouvé ça long… mais j’en garde un excellent souvenir.»
Suivront des courses de 100 km «Bien avant que ce soit à la mode!», des courses de 24 heures et j’en passe.
En 1996, alors qu’il est employé chez Walmart, ce coureur-philanthrope a l’idée folle de courir autour du magasin de l’ouverture des portes à leur fermeture, il parcourt près de 100 km en 13 heures. Il amasse la coquette somme de 4 000$ destiné à Opération Enfants Soleil. Infatigable, l’année suivante, il court entre la succursale de Gatineau et celle de Québec, en prenant soin de s’arrêter à toutes les succursales qui se trouvent sur son chemin. Il amasse près de 25 000$. Suivra un périple à vélo de 3 500 km à travers le Québec. «Dès mon arrivée, j’ai mis le vélo en vente, je ne suis pas un gars de vélo.»
Dès son plus jeune âge, Marcel est inspiré par des coureurs tels que Phil Latulippe, Richard Chouinard, Philippe Laheurte mais aussi des femmes telles Jacqueline Gareau et Lysiane Bussières. Entraîneur du club Filoup (Athlétisme, course à pied et triathlon) – qu’il a fondé – il est conscient qu’il est devenu une source d’inspiration pour une génération de jeunes athlètes et adeptes de la course à pied.
«On me demande souvent : c’était comment dans ton temps? On n’avait pas tous les outils et les connaissances qu’on a aujourd’hui, on s’entraînait un peu au “pif”, ce qui dans mon cas a engendré plusieurs blessures. Avec le club d’athlétisme que j’ai fondé, c’est d’abord les parents que j’ai ciblés. Puis sont arrivés leurs enfants. Notre mission a toujours été de faire bouger tout ce beau monde-là. Je tente de les encadrer au mieux de mes connaissances, mais surtout de leur éviter les nombreuses erreurs que j’ai commises lorsque, jeune, j’ai commencé à m’entraîner.»
Quand on lui demande s’il souhaite prendre part à la prochaine édition du Marathon Beneva de Montréal en septembre prochain, Marcel n’hésite pas une seule seconde : «Oui! Au moins le Demi-marathon, et même le Marathon, si mon état de santé le permet. Ce qu’il y a de certain c’est que je courrai avec ma fille! »
SPRINT FINAL
Je cours avec ou sans musique?
« Sans »
Le mercure doit indiquer quelle température pour me décourager d’aller courir en hiver?
« Il n’y a pas de limites »
Après un bon entraînement ou une compétition, je me gâte, sans culpabilité, avec quel plat?
« Je vais chez St-Hubert »
Il m’arrive de courir sur un tapis roulant?
« Oui »
Un(e) coureur(euse) qui m’inspire
« Phil Latulippe »
Une lecture inspirante (en rapport ou non avec la course) ?
« Bruny Surin, Le lion tranquille, par les auteurs Saïd Khalil, Bruny Surin »
L’événement de course auquel je souhaite participer?
« Le Marathon des Sables, Kayo 1000 Miles to Light, en Australie »
En un mot, quel type de coureuse suis-je?
« Persévérant »